Je devais retrouver Yris pour lui remettre un souffle de vent acquis d'une manière plus que douteuse. Je gravissais la pente enneigée pour rejoindre Iron Forge la souteraine. Rouge-dents mon tigre ne bronchait même pas alors que le blizzard lui fouettait la truffe. Le contraste entre l'intérieur calme et sombre de la cité et les vents rugissants de l'extérieur me laissa les oreilles bourdonnantes pendant un bon moment. Je laissais la neige fondre doucement sur mes habits avant de me décider à avancer.
Notre rendez-vous était fixé dans la fameuse auberge "Le poney qui tousse". Je déambulais dans les rues quand une main attrapa mon bras. Ma dague surgit de mon fourreau aussi vite que l'éclair. Ce fut trop lent pour la recruteuse de l'Aile Argent. D'un geste fluide elle para aisément mon attaque avant de déclarer très calmement avec une voix profonde :
"- Garde tes forces fille de Teldrasil. Nous avons besoin de toi sur le champs de bataille."
Son oeil accrocha le mien. Aucun mot ne pouvait plus surgir de ma bouche. De cette elfe en apparence si jeune émanait une aura de puissance.
"- La mort te fait peur mon enfant ? Va voir ce mage là bas. Il t'enverra là où on a besoin de toi... Là où ta soif de meurtres sera étanchée."
Je savais que j'étais inexpérimentée et que je courrais au devant de nombreuses morts toutes plus douloureuses. Pourtant je ne pouvais refuser. Cenarius seul sait quelle magie avait été employée sur moi. Sans un mot je me dirigeais vers le mage qui ouvertement me regardait d'un air moqueur. Il posa sa main sur mon front et commença l'incantation. Le paysage autour de moi commença à tourner et à se tordre. Des runes d'un bleu profond parcouraient mon corps en grouillant. Dans un vacarme assourdissant j'entendis résonner le rire de la recruteuse.
Tout est noir... Je ne suis rien et rien n'existe... Une douleur. Un son. L'odeur de sang et de cendres. D'un coup je reprends conscience de mon corps. Ma tête me fait si mal. Un nain me soutient et me tape dans le dos en me parlant... "Tu serrras en défense l'elfe... Tu m'as comprrris ?" me dit il de sa voix gutturale.
Mon instinct reprend le dessus. Je me saisis de mes dagues et sans réfléchir je les enduits de poison. Une voix cristalline d'elf hurle : "Les voilà ! Par le tunnel !" Le combat commence et mes mains tremblent.
Je suis de retour. Les battements de mon coeur se calment doucement. Nous avons vaincu. Malgré mon manque de force j'ai ramené deux drapeaux sur trois. J'ai eu beaucoup de chance pour cette bataille, mais il y en aura d'autres...